Vos murs prĂ©sentent des traces d’humiditĂ© persistantes, mĂŞme après avoir repeint ou changĂ© le papier peint ? Une odeur de moisi imprègne l’air de votre habitation, rendant l’atmosphère inconfortable et potentiellement nĂ©faste pour votre santĂ©, notamment des problèmes respiratoires et des allergies ? Il est possible que vous soyez confrontĂ© Ă  un problème de remontĂ©es humides par le sol, un phĂ©nomène insidieux qui peut causer des dĂ©gâts importants Ă  votre maison et impacter significativement votre qualitĂ© de vie. Identifier et traiter ces remontĂ©es capillaires, Ă©galement appelĂ©es humiditĂ© ascensionnelle, est crucial pour prĂ©server la structure de votre bien immobilier, augmenter sa valeur et assurer un environnement sain pour vous et votre famille. Le coĂ»t moyen d’une rĂ©novation liĂ©e aux remontĂ©es humides peut atteindre 5000€, soulignant l’importance d’une action rapide. Ce phĂ©nomène touche environ 15% des habitations en France.

Comprendre les causes des remontĂ©es humides par le sol et l’humiditĂ© ascensionnelle

Les remontĂ©es humides par le sol, aussi appelĂ©es remontĂ©es capillaires ou humiditĂ© ascensionnelle, sont un phĂ©nomène physique oĂą l’eau souterraine s’infiltre et remonte Ă  travers les matĂ©riaux poreux qui constituent les fondations et les murs de votre habitation. Ce processus est comparable Ă  l’ascension de l’eau dans une Ă©ponge : l’eau est aspirĂ©e vers le haut, dĂ©fiant la gravitĂ©. Ce phĂ©nomène est particulièrement courant dans les constructions anciennes qui ne disposent pas d’une protection adĂ©quate contre l’humiditĂ© ascensionnelle ou dont cette protection s’est dĂ©gradĂ©e avec le temps. Comprendre les mĂ©canismes en jeu est essentiel pour identifier les causes spĂ©cifiques de l’humiditĂ© dans votre maison, Ă©valuer le niveau d’humiditĂ© ascensionnelle et choisir la solution la plus adaptĂ©e pour l’assainissement des murs.

Le mĂ©canisme de capillaritĂ© : comment l’humiditĂ© ascensionnelle affecte votre maison

La capillaritĂ© est le principal moteur des remontĂ©es humides. Les matĂ©riaux de construction comme la brique, la pierre naturelle, le parpaing ou le bĂ©ton sont naturellement poreux, c’est-Ă -dire qu’ils contiennent de minuscules canaux interconnectĂ©s. Ces canaux agissent comme des capillaires, aspirant l’eau souterraine vers le haut grâce Ă  la tension superficielle et Ă  la cohĂ©sion des molĂ©cules d’eau. L’eau monte ainsi progressivement Ă  travers les murs, pouvant atteindre une hauteur de plusieurs mètres au-dessus du niveau du sol. La porositĂ© du matĂ©riau et la taille des capillaires influencent directement la vitesse et la hauteur de l’ascension de l’eau, impactant l’Ă©tendue des dĂ©gâts liĂ©s Ă  l’humiditĂ© ascensionnelle. Le diamètre des capillaires varie gĂ©nĂ©ralement entre 0.001 et 0.5 millimètres.

La tension superficielle de l’eau, combinĂ©e Ă  l’Ă©troitesse des capillaires, crĂ©e une force d’attraction qui surpasse la gravitĂ©. L’eau adhère aux parois des capillaires, et cette adhĂ©sion tire l’eau vers le haut. La porositĂ© du matĂ©riau, qui correspond Ă  la quantitĂ© d’espaces vides, dĂ©termine la quantitĂ© d’eau qu’il peut absorber. Des matĂ©riaux très poreux, comme certaines pierres tendres (pierre calcaire), seront plus susceptibles de subir des remontĂ©es capillaires importantes que des matĂ©riaux plus denses comme le granit ou le schiste. Il est donc essentiel de comprendre la nature des matĂ©riaux de construction de votre maison pour Ă©valuer prĂ©cisĂ©ment le risque de remontĂ©es humides et la propagation de l’humiditĂ© ascensionnelle.

Facteurs aggravants des remontĂ©es humides et de l’humiditĂ© ascensionnelle

Plusieurs facteurs peuvent amplifier le phĂ©nomène des remontĂ©es capillaires et rendre l’humiditĂ© plus importante dans votre maison, favorisant le dĂ©veloppement de l’humiditĂ© ascensionnelle. La nature du sol, l’absence ou la dĂ©faillance de l’arase Ă©tanche, le niveau de la nappe phrĂ©atique, un drainage insuffisant et des infiltrations d’eau extĂ©rieures sont autant d’Ă©lĂ©ments qui peuvent aggraver la situation. Il est important d’identifier ces facteurs pour mettre en place des solutions ciblĂ©es et efficaces afin de lutter contre les remontĂ©es humides et l’humiditĂ© ascensionnelle.

  • Nature du sol : Les sols argileux retiennent l’eau plus longtemps que les sols sableux ou limoneux, favorisant les remontĂ©es capillaires et l’humiditĂ© ascensionnelle. Par exemple, un sol argileux peut retenir jusqu’Ă  60% de son poids en eau.
  • Absence ou dĂ©faillance de l’arase Ă©tanche : L’arase Ă©tanche est une barrière impermĂ©able situĂ©e Ă  la base des murs, empĂŞchant l’eau de remonter. Son absence ou sa dĂ©gradation, due au vieillissement (plus de 50 ans) ou Ă  des mouvements de terrain, la rendent inefficace contre l’humiditĂ© ascensionnelle.
  • Niveau de la nappe phrĂ©atique : Un niveau de la nappe phrĂ©atique Ă©levĂ©, Ă  moins de 2 mètres de la surface, augmente la pression de l’eau sur les fondations, favorisant l’ascension de l’humiditĂ©.
  • Drainage insuffisant : Un mauvais drainage des eaux pluviales autour de la maison, notamment des gouttières mal entretenues, peut saturer le sol en eau, augmentant les remontĂ©es capillaires et l’humiditĂ© ascensionnelle. Une gouttière bouchĂ©e peut dĂ©verser jusqu’Ă  50 litres d’eau par minute au pied des murs.

La condensation, bien qu’Ă©tant un problème d’humiditĂ© diffĂ©rent, peut indirectement aggraver les problèmes de remontĂ©es capillaires. Une forte condensation dans une maison dĂ©jĂ  affectĂ©e par des remontĂ©es humides augmentera le taux d’humiditĂ© global, rendant les murs encore plus humides et favorisant le dĂ©veloppement de moisissures et d’autres problèmes liĂ©s Ă  l’humiditĂ© ascensionnelle. Il est donc crucial de s’assurer d’une bonne ventilation de la maison, avec un taux d’humiditĂ© idĂ©al entre 40% et 60%, pour limiter la condensation. L’utilisation d’un dĂ©shumidificateur peut Ă©galement ĂŞtre envisagĂ©e.

Une maison construite sur un terrain argileux avec une nappe phrĂ©atique Ă©levĂ©e et dĂ©pourvue d’arase Ă©tanche aura un risque beaucoup plus Ă©levĂ© de subir des remontĂ©es capillaires importantes qu’une maison construite sur un terrain sableux avec une bonne arase Ă©tanche et un niveau de la nappe phrĂ©atique bas. La combinaison de plusieurs facteurs aggravants peut crĂ©er une situation très problĂ©matique, nĂ©cessitant des interventions importantes pour assainir la maison et lutter efficacement contre l’humiditĂ© ascensionnelle. Le diagnostic d’un professionnel est alors indispensable.

Le saviez-vous ? Les remontĂ©es capillaires peuvent avoir des consĂ©quences insoupçonnĂ©es sur le patrimoine culturel. Dans les bâtiments historiques, l’humiditĂ© ascensionnelle peut endommager les fresques, les peintures murales et les sculptures en pierre, nĂ©cessitant des restaurations coĂ»teuses et complexes pour prĂ©server ces Ĺ“uvres d’art. Le coĂ»t de la restauration d’une fresque endommagĂ©e par l’humiditĂ© peut atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros.

Diagnostic : identifier et mesurer l’ampleur du problème des remontĂ©es humides

ReconnaĂ®tre les signes de remontĂ©es humides est la première Ă©tape pour rĂ©soudre le problème. Des taches d’humiditĂ© sur les murs, un dĂ©collement du papier peint, un effritement des enduits, l’apparition de salpĂŞtre, des moisissures et des odeurs de moisi sont autant d’indices qui peuvent vous alerter. Il est ensuite important de mesurer l’ampleur du problème pour choisir la solution la plus appropriĂ©e. Plusieurs mĂ©thodes de diagnostic sont disponibles, allant des tests simples que vous pouvez rĂ©aliser vous-mĂŞme aux analyses plus poussĂ©es rĂ©alisĂ©es par des professionnels, permettant une Ă©valuation prĂ©cise de l’humiditĂ© ascensionnelle.

Signes visibles des remontĂ©es humides et de l’humiditĂ© ascensionnelle : comment les identifier

Les signes visibles des remontĂ©es humides sont souvent localisĂ©s au niveau du sol et s’Ă©tendent progressivement vers le haut des murs. Une ligne de dĂ©marcation horizontale, visible Ă  quelques centimètres ou dizaines de centimètres du sol (gĂ©nĂ©ralement entre 10 et 80 cm), est un indicateur typique. Cette ligne marque la limite jusqu’oĂą l’eau est remontĂ©e par capillaritĂ©. D’autres signes peuvent Ă©galement apparaĂ®tre, tels que le dĂ©collement du papier peint ou de la peinture, l’effritement des enduits, la formation de salpĂŞtre et la prĂ©sence de moisissures, indiquant la prĂ©sence d’humiditĂ© ascensionnelle.

  • Murs humides au niveau du sol, avec une ligne de dĂ©marcation caractĂ©ristique.
  • DĂ©collement du papier peint ou de la peinture, souvent accompagnĂ© de cloques.
  • Effritement des enduits, laissant apparaĂ®tre la brique ou la pierre.
  • Apparition de salpĂŞtre (dĂ©pĂ´ts blanchâtres), particulièrement visible après une pĂ©riode sèche.
  • Moisissures et odeurs de moisi, indiquant un environnement favorable au dĂ©veloppement de micro-organismes.

Le salpĂŞtre, un dĂ©pĂ´t blanchâtre qui se forme sur les murs humides, est constituĂ© de sels minĂ©raux transportĂ©s par l’eau souterraine. Ces sels cristallisent en surface lorsque l’eau s’Ă©vapore, formant une poudre blanche ou grisâtre. La prĂ©sence de salpĂŞtre est un signe indĂ©niable de remontĂ©es capillaires et peut endommager les matĂ©riaux de construction Ă  long terme, rĂ©duisant leur rĂ©sistance et leur durabilitĂ©. Une odeur de moisi, causĂ©e par le dĂ©veloppement de champignons et de bactĂ©ries dans les zones humides, est Ă©galement un signe d’alerte Ă  ne pas nĂ©gliger, car elle peut avoir un impact sur la santĂ© des occupants.

MĂ©thodes de diagnostic des remontĂ©es humides : mesurer et Ă©valuer l’humiditĂ© ascensionnelle

Plusieurs mĂ©thodes permettent de diagnostiquer et de mesurer l’ampleur des remontĂ©es humides. Le test d’humiditĂ© Ă  l’aide d’un hygromètre, le test au chlorure de calcium, l’analyse de la composition du salpĂŞtre et la thermographie infrarouge sont autant de techniques utilisĂ©es pour Ă©valuer le taux d’humiditĂ© des murs et identifier les zones les plus affectĂ©es. Faire appel Ă  un professionnel pour un diagnostic prĂ©cis et personnalisĂ© est fortement recommandĂ©, car il pourra interprĂ©ter les rĂ©sultats et proposer des solutions adaptĂ©es pour traiter l’humiditĂ© ascensionnelle.

Le test d’humiditĂ© avec un hygromètre permet de mesurer le taux d’humiditĂ© des murs. Un taux d’humiditĂ© supĂ©rieur Ă  5% est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ© comme anormal et peut indiquer un problème de remontĂ©es capillaires. Le test au chlorure de calcium consiste Ă  placer une coupelle contenant du chlorure de calcium sur le mur et Ă  mesurer la quantitĂ© d’humiditĂ© absorbĂ©e après une pĂ©riode donnĂ©e. L’analyse de la composition du salpĂŞtre permet de dĂ©terminer l’origine des sels minĂ©raux et de confirmer qu’ils proviennent bien de l’eau souterraine. La thermographie infrarouge, quant Ă  elle, permet de visualiser les variations de tempĂ©rature Ă  la surface des murs et d’identifier les zones humides grâce aux diffĂ©rences de tempĂ©rature, mettant en Ă©vidence la prĂ©sence d’humiditĂ© ascensionnelle.

Un diagnostic rĂ©alisĂ© par un professionnel est essentiel pour identifier les causes exactes des remontĂ©es humides, Ă©valuer l’ampleur des dĂ©gâts et proposer des solutions adaptĂ©es Ă  votre situation. Un expert pourra Ă©galement vous conseiller sur les aides financières disponibles pour la rĂ©alisation des travaux d’assainissement, comme le crĂ©dit d’impĂ´t pour la transition Ă©nergĂ©tique (CITE) ou les aides de l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH). Il est important de demander plusieurs devis et de vĂ©rifier les certifications des professionnels (Qualibat, RGE) avant de prendre une dĂ©cision. Le coĂ»t d’un diagnostic peut varier entre 300 et 800 euros, mais cet investissement peut vous faire Ă©conomiser de l’argent Ă  long terme en vous Ă©vitant de rĂ©aliser des travaux inutiles ou inefficaces. La valeur d’une maison affectĂ©e par des remontĂ©es humides peut baisser de 10 Ă  20%, soulignant l’importance d’un diagnostic prĂ©coce.

Votre kit de dĂ©tection express : Examinez attentivement les bas de vos murs Ă  la recherche de taches d’humiditĂ©, de dĂ©collement de papier peint ou d’effritement d’enduit. Sentez l’air ambiant pour dĂ©tecter une odeur de moisi. Observez la prĂ©sence de salpĂŞtre, un dĂ©pĂ´t blanchâtre qui tĂ©moigne de la prĂ©sence de sels minĂ©raux. Si vous constatez ces signes, il est probable que vous ayez un problème de remontĂ©es capillaires et il est conseillĂ© de faire appel Ă  un professionnel pour un diagnostic plus approfondi et une Ă©valuation prĂ©cise de l’humiditĂ© ascensionnelle.

Les solutions d’assainissement : un panorama complet pour lutter contre les remontĂ©es humides

Une fois le diagnostic Ă©tabli, il est temps de choisir la solution d’assainissement la plus adaptĂ©e Ă  votre situation. Plusieurs options sont disponibles, allant des barrières chimiques au drainage pĂ©riphĂ©rique en passant par l’Ă©lectro-osmose et l’assèchement des murs par ventilation. Chaque technique prĂ©sente des avantages et des inconvĂ©nients, tant en termes d’efficacitĂ© que de coĂ»t et de durabilitĂ©. Il est donc important de bien se renseigner et de choisir une solution adaptĂ©e Ă  la nature de votre problème, Ă  votre budget et Ă  la configuration de votre maison afin de lutter efficacement contre les remontĂ©es humides.

Solutions curatives : agir en profondeur pour bloquer les remontées capillaires

Les solutions curatives visent Ă  bloquer ou Ă  dĂ©vier l’eau souterraine avant qu’elle ne remonte dans les murs. Ces techniques sont gĂ©nĂ©ralement plus invasives et plus coĂ»teuses que les solutions complĂ©mentaires, mais elles sont souvent nĂ©cessaires pour traiter les problèmes de remontĂ©es capillaires importants. Les barrières chimiques, le drainage pĂ©riphĂ©rique, les saignĂ©es et la pose de membranes Ă©tanches, l’assèchement des murs par ventilation et l’Ă©lectro-osmose sont les principales solutions curatives disponibles, chacune ciblant des aspects spĂ©cifiques du problème des remontĂ©es humides.

Barrières chimiques : injection de rĂ©sine pour stopper l’humiditĂ© ascensionnelle

Les barrières chimiques consistent Ă  injecter une rĂ©sine hydrofuge dans les murs pour crĂ©er une barrière Ă©tanche qui empĂŞche l’eau de remonter par capillaritĂ©. Cette technique est relativement rapide Ă  mettre en Ĺ“uvre et peut ĂŞtre efficace Ă  court et moyen terme. Cependant, elle peut nĂ©cessiter un perçage important des murs, son efficacitĂ© est limitĂ©e dans le temps (gĂ©nĂ©ralement entre 5 et 10 ans) et elle peut avoir un impact environnemental en raison des produits chimiques utilisĂ©s, notamment les solvants.

Le principe est simple : des trous sont percĂ©s Ă  intervalles rĂ©guliers (environ tous les 15 cm) dans les murs, Ă  la base de la zone affectĂ©e par l’humiditĂ©. Une rĂ©sine hydrofuge est ensuite injectĂ©e sous pression (entre 5 et 10 bars) dans ces trous, imprĂ©gnant les matĂ©riaux et formant une barrière impermĂ©able. Il existe diffĂ©rents types de rĂ©sines, telles que les silicones, les silanes et les siloxanes, chacune ayant ses propres spĂ©cificitĂ©s en termes de pĂ©nĂ©tration, de durabilitĂ© et d’impact environnemental. Il est important de choisir une rĂ©sine adaptĂ©e Ă  la nature des matĂ©riaux de construction de votre maison et de faire appel Ă  un professionnel qualifiĂ© pour rĂ©aliser l’injection afin de garantir l’efficacitĂ© de la barrière chimique contre les remontĂ©es humides.

Le coĂ»t d’une barrière chimique varie gĂ©nĂ©ralement entre 100 et 300 euros par mètre linĂ©aire de mur Ă  traiter, en fonction du type de rĂ©sine utilisĂ© et de la complexitĂ© des travaux. Son efficacitĂ© est garantie pendant une pĂ©riode de 5 Ă  10 ans, après quoi il peut ĂŞtre nĂ©cessaire de renouveler l’injection. Cette technique est particulièrement adaptĂ©e aux murs en brique ou en pierre, mais elle peut ĂŞtre moins efficace sur les murs en bĂ©ton en raison de la densitĂ© du matĂ©riau. Un traitement prĂ©ventif anti-mĂ©rule est souvent conseillĂ©.

Drainage pĂ©riphĂ©rique : Ă©vacuer l’eau pour protĂ©ger les fondations de votre maison

Le drainage pĂ©riphĂ©rique consiste Ă  installer un drain le long des fondations de la maison pour Ă©vacuer l’eau de pluie et abaisser le niveau de la nappe phrĂ©atique. Cette technique est particulièrement efficace pour les sols très humides et amĂ©liore l’Ă©vacuation des eaux pluviales. Cependant, elle nĂ©cessite des travaux importants (terrassement), peut ĂŞtre coĂ»teuse et nĂ©cessite une Ă©tude prĂ©alable du sol pour dĂ©terminer la profondeur et l’emplacement optimal du drain.

Les Ă©tapes d’installation d’un drainage pĂ©riphĂ©rique comprennent le terrassement autour de la maison jusqu’au niveau des fondations, la pose d’un gĂ©otextile pour filtrer l’eau et empĂŞcher le colmatage du drain, la mise en place d’un drain (gĂ©nĂ©ralement un tuyau en PVC perforĂ© de 100 mm de diamètre) et le remblaiement avec des matĂ©riaux drainants comme du gravier (de 20 Ă  40 mm de diamètre). L’eau collectĂ©e par le drain est ensuite Ă©vacuĂ©e vers un puisard ou un rĂ©seau d’assainissement. Il existe diffĂ©rents types de drains, tels que les drains agricoles, les drains routiers et les drains spĂ©ciaux pour fondations, chacun adaptĂ© Ă  des conditions spĂ©cifiques.

  • Terrassement jusqu’aux fondations.
  • Pose d’un gĂ©otextile filtrant.
  • Installation d’un tuyau PVC perforĂ© (diamètre 100mm).
  • Remblaiement avec gravier (diamètre 20-40mm).

Le coĂ»t d’un drainage pĂ©riphĂ©rique peut varier entre 300 et 800 euros par mètre linĂ©aire, en fonction de la profondeur des fondations, de la nature du sol, de la prĂ©sence d’obstacles (canalisation, arbres) et de la complexitĂ© des travaux. Cette technique est particulièrement recommandĂ©e pour les maisons situĂ©es dans des zones humides ou sujettes aux inondations, ou dont les fondations sont enterrĂ©es Ă  plus de 1 mètre de profondeur. Un drainage bien conçu peut rĂ©duire de 30 Ă  50% le taux d’humiditĂ© dans les murs.

SaignĂ©es et pose de membranes Ă©tanches : une barrière physique contre l’humiditĂ©

Cette technique consiste Ă  crĂ©er des saignĂ©es horizontales dans les murs (tous les mètres environ) pour insĂ©rer une membrane Ă©tanche en polyĂ©thylène ou en bitume. C’est une solution durable et efficace, car elle crĂ©e une barrière physique infranchissable pour l’eau. Cependant, elle implique des travaux lourds et coĂ»teux, pouvant fragiliser la structure du bâtiment, nĂ©cessitant une expertise pointue. Elle est gĂ©nĂ©ralement rĂ©servĂ©e aux cas de remontĂ©es capillaires très importantes et lorsque les autres techniques ne sont pas envisageables. Le coĂ»t peut varier de 500€ Ă  1500€ le mètre linĂ©aire.

Assèchement des murs par ventilation (centrales d’assèchement) : une solution douce et progressive

Cette mĂ©thode consiste Ă  installer un système de ventilation forcĂ©e (centrales d’assèchement) pour accĂ©lĂ©rer l’Ă©vaporation de l’humiditĂ© contenue dans les murs. C’est une solution non invasive qui amĂ©liore la qualitĂ© de l’air intĂ©rieur et ne nĂ©cessite pas de travaux importants. Toutefois, elle consomme de l’Ă©lectricitĂ© (environ 50 Ă  100 watts par heure), et son efficacitĂ© varie selon le degrĂ© d’humiditĂ©, la porositĂ© des matĂ©riaux et le dĂ©bit d’air du système de ventilation. Elle est souvent utilisĂ©e en complĂ©ment d’autres techniques. La durĂ©e d’assèchement varie de 6 Ă  18 mois.

Électro-osmose : inverser le flux de l’humiditĂ© par champ Ă©lectrique

L’Ă©lectro-osmose inverse le sens de la capillaritĂ© grâce Ă  un champ Ă©lectrique de faible intensitĂ©. Non invasive, elle peut ĂŞtre efficace Ă  long terme (plus de 15 ans) et ne nĂ©cessite pas de travaux importants. Cependant, elle nĂ©cessite une source d’Ă©lectricitĂ© (environ 10 watts) et son efficacitĂ© est parfois controversĂ©e. Il existe deux types principaux : l’Ă©lectro-osmose active, qui utilise un courant continu, et l’Ă©lectro-osmose passive, qui utilise les diffĂ©rences de potentiel Ă©lectrique naturelles du sol. Le coĂ»t d’installation est d’environ 2000€ Ă  5000€.

Solutions complĂ©mentaires : amĂ©liorer l’environnement intĂ©rieur pour combattre l’humiditĂ©

En complĂ©ment des solutions curatives, il est important d’amĂ©liorer l’environnement intĂ©rieur de votre maison pour limiter la condensation et favoriser l’Ă©vaporation de l’humiditĂ©. Une bonne ventilation, un chauffage adĂ©quat, l’utilisation de matĂ©riaux respirants et le choix d’une dĂ©coration appropriĂ©e sont autant de mesures qui peuvent contribuer Ă  assainir votre maison et Ă  prĂ©venir le retour des problèmes d’humiditĂ©.

  • Ventilation : Une bonne ventilation naturelle (aĂ©rer 10 minutes par jour) et mĂ©canique (VMC) est essentielle pour Ă©vacuer l’humiditĂ© produite par la respiration, la cuisine et la douche. Un dĂ©bit d’air de 15 Ă  25 m3/h est recommandĂ© pour une salle de bain.
  • Chauffage : Maintenir une tempĂ©rature constante (entre 19 et 21 degrĂ©s Celsius) permet d’Ă©viter la condensation. Utiliser un thermostat programmable permet de rĂ©guler la tempĂ©rature et d’Ă©conomiser de l’Ă©nergie.
  • MatĂ©riaux respirants : Utiliser des enduits et des peintures permĂ©ables Ă  la vapeur d’eau (chaux, silicate) favorise l’Ă©vaporation de l’humiditĂ© et Ă©vite le piĂ©geage de l’eau dans les murs. Ces matĂ©riaux sont Ă©galement plus Ă©cologiques et respectueux de l’environnement.
  • DĂ©coration : Éviter les revĂŞtements impermĂ©ables (papiers peints vinyles, peintures plastiques) qui emprisonnent l’humiditĂ©. PrivilĂ©gier les papiers peints intissĂ©s ou les peintures Ă  base d’eau.

L’installation d’une VMC (Ventilation MĂ©canique ContrĂ´lĂ©e) permet de renouveler l’air intĂ©rieur et d’Ă©vacuer l’humiditĂ© produite par la respiration, la cuisine, la douche et le sĂ©chage du linge. Il existe diffĂ©rents types de VMC, tels que la VMC simple flux (hygrorĂ©glable ou autorĂ©glable) et la VMC double flux, chacune ayant ses propres avantages et inconvĂ©nients. L’utilisation de peintures Ă  la chaux ou au silicate permet aux murs de respirer et de rĂ©guler l’humiditĂ© ambiante. Ces peintures sont Ă©galement Ă©cologiques et ne dĂ©gagent pas de composĂ©s organiques volatils (COV). Le coĂ»t d’une VMC double flux peut varier entre 3000€ et 7000€ installation comprise.

Comparatif des solutions :

Solution Avantages Inconvénients Coût Durabilité
Barrières chimiques Rapide à mettre en œuvre, efficace à court terme Perçage des murs, efficacité limitée, impact environnemental 100-300€/mètre linéaire 5-10 ans
Drainage pĂ©riphĂ©rique Efficace pour les sols humides, amĂ©liore l’Ă©vacuation des eaux pluviales Travaux importants, coĂ»teux, nĂ©cessite une Ă©tude du sol 300-800€/mètre linĂ©aire Longue durĂ©e
SaignĂ©es et membranes Barrière physique durable contre l’humiditĂ©. Travaux lourds et potentiellement structurellement risquĂ©s. 500€-1500€/mètre linĂ©aire. Longue durĂ©e.
Assèchement par ventilation Non invasif, amĂ©liore la qualitĂ© de l’air. Consommation Ă©lectrique, efficacitĂ© variable. 2000€ – 6000€ (installation comprise). Variable, nĂ©cessite entretien.
Électro-osmose Non invasif, potentiellement longue durĂ©e. NĂ©cessite Ă©lectricitĂ©, efficacitĂ© controversĂ©e. 2000€ – 5000€ (installation comprise). Potentiellement longue durĂ©e.

PrĂ©vention : anticiper pour Ă©viter les problèmes de remontĂ©es humides et d’humiditĂ© ascensionnelle

La meilleure façon de lutter contre les remontĂ©es humides est de les prĂ©venir. Que ce soit lors de la construction, lors de l’achat ou au quotidien, plusieurs mesures peuvent ĂŞtre prises pour Ă©viter les problèmes d’humiditĂ© et prĂ©server la santĂ© de votre maison. Choisir des matĂ©riaux adaptĂ©s, s’assurer de la prĂ©sence et de la qualitĂ© de l’arase Ă©tanche, mettre en place un drainage efficace, rĂ©aliser un diagnostic immobilier avant d’acheter et surveiller rĂ©gulièrement votre maison sont autant de prĂ©cautions Ă  prendre pour Ă©viter les remontĂ©es capillaires et l’humiditĂ© ascensionnelle.

Lors de la construction : les bonnes pratiques pour Ă©viter l’humiditĂ© dès le dĂ©part

Lors de la construction de votre maison, le choix des matĂ©riaux, la mise en place d’une arase Ă©tanche de qualitĂ© (respectant la norme NF DTU 20.1), la mise en place d’un système de drainage efficace et une isolation adĂ©quate des fondations sont autant d’Ă©lĂ©ments Ă  prendre en compte pour prĂ©venir les remontĂ©es capillaires. PrivilĂ©gier des matĂ©riaux peu poreux comme le bĂ©ton hydrofuge ou la pierre naturelle dense, s’assurer de la conformitĂ© de l’arase Ă©tanche aux normes en vigueur, installer un drain pĂ©riphĂ©rique pour Ă©vacuer l’eau de pluie et isoler correctement les fondations avec un matĂ©riau impermĂ©able (polystyrène extrudĂ© ou membrane bitumineuse) sont des mesures essentielles pour protĂ©ger votre maison contre l’humiditĂ© dès le dĂ©part.

Lors de l’achat : le diagnostic immobilier, un alliĂ© indispensable

Avant d’acheter une maison, il est fortement recommandĂ© de rĂ©aliser un diagnostic immobilier complet, incluant la recherche d’humiditĂ© (diagnostic humiditĂ©). Ce diagnostic vous permettra de connaĂ®tre l’Ă©tat gĂ©nĂ©ral du bien, d’identifier d’Ă©ventuels problèmes d’humiditĂ© (remontĂ©es capillaires, infiltrations, condensation) et d’Ă©valuer les coĂ»ts des travaux Ă  prĂ©voir. Il est Ă©galement important d’inspecter visuellement les murs, les sols et les plafonds Ă  la recherche de signes d’humiditĂ©, de se renseigner sur l’historique du bâtiment et les Ă©ventuels problèmes d’humiditĂ© rencontrĂ©s par les anciens propriĂ©taires.

Au quotidien : des gestes simples pour prĂ©venir l’humiditĂ©

Au quotidien, il est important de surveiller rĂ©gulièrement votre maison Ă  la recherche de signes d’humiditĂ©, de vĂ©rifier l’Ă©tat des gouttières et des descentes d’eau pluviales, d’aĂ©rer rĂ©gulièrement votre maison et de gĂ©rer l’humiditĂ© intĂ©rieure. Nettoyer rĂ©gulièrement les gouttières (au moins deux fois par an) pour Ă©viter les obstructions, vĂ©rifier l’Ă©tanchĂ©itĂ© des joints de fenĂŞtres et de portes, aĂ©rer les pièces humides après la douche ou la cuisine (pendant au moins 10 minutes) et utiliser un dĂ©shumidificateur si nĂ©cessaire (en maintenant un taux d’humiditĂ© entre 40% et 60%) sont des gestes simples qui peuvent contribuer Ă  prĂ©venir les problèmes d’humiditĂ© et Ă  maintenir un environnement sain dans votre maison.

Les 5 erreurs Ă  Ă©viter pour ne pas aggraver les remontĂ©es capillaires : Ne pas utiliser de peintures impermĂ©ables qui emprisonnent l’humiditĂ© dans les murs, ne pas boucher les aĂ©rations qui permettent Ă  l’air de circuler, ne pas surchauffer la maison (au-delĂ  de 21 degrĂ©s Celsius), ce qui favorise la condensation, ne pas laisser l’eau stagner autour de la maison (en vĂ©rifiant l’Ă©vacuation des eaux pluviales) et ne pas nĂ©gliger les petites fuites d’eau (qui peuvent alimenter les remontĂ©es capillaires). Agir rapidement dès les premiers signes est crucial pour Ă©viter des dommages importants et coĂ»teux.